21.12.2016

Le Conseil fédéral prend des mesures pour lutter contre la pénurie de personnel qualifié dans le domaine des soins

Le Conseil fédéral veut augmenter le nombre de professionnels dans le domaine des soins de longue durée et fidéliser le personnel dans ce secteur. Lors de sa séance du 9 décembre, il a décidé de promouvoir l’image des soins de longue durée, de proposer des cours de réinsertion professionnelle et d’encourager financièrement des améliorations dans l’environnement professionnel. Ces mesures s’inscrivent dans le contexte de l’initiative visant à lutter contre la pénurie de personnel qualifié.

Plus de 90% des homes pour personnes âgées et des établissements médicaux-sociaux estiment que le recrutement de personnel est difficile voire très difficile. Les jeunes professionnels ne montrent que peu d’intérêt pour une carrière dans les soins de longue durée. Seul un cinquième des jeunes assistants en soins et santé communautaire CFC sont prêts à s’engager dans ce secteur des soins. Les chances de formation et les perspectives de carrière sont faibles aux yeux des futurs professionnels des soins et le passage ultérieur dans le domaine des soins aigus leur semble difficile. Une analyse des données issues du relevé structurel sur le personnel du domaine de la santé révèle par ailleurs que 46% du personnel soignant diplômé quitte la profession.

Augmenter le nombre de professionnels par le biais d’une campagne d’image et d’un programme de réinsertion professionnelle
Sous la conduite du Secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI), la Confédération prévoit de lancer à partir de 2018, en collaboration avec les organisations du monde du travail (Ortra), une campagne d’image des formations et des carrières dans le domaine des soins de longue durée. Cette campagne vise non seulement à motiver les futurs professionnels  à s’engager dans ce domaine, à les informer sur les perspectives de carrière mais aussi à combattre les préjugés.

Le Conseil fédéral a par ailleurs chargé le SEFRI de soutenir financièrement des programmes cantonaux de réinsertion professionnelle dans le domaine des soins de longue durée. La prise en charge des coûts de réinsertion professionnelle doit permettre à la Confédération et aux cantons d’encourager le retour à la profession de 2000 professionnels diplômés dans ce secteur entre 2018 et 2022. Les cours de réinsertion professionnelle sont actuellement déjà proposés avec succès par certains cantons. Les coûts par cours s’élèvent entre 2000 et 5000 francs.

Améliorer l’environnement professionnel et augmenter la durée de l’exercice de la profession
L’environnement professionnel joue un rôle majeur pour favoriser l’identification des professionnels des soins avec leur métier et les inciter à exercer leur profession plus longtemps. Le Conseil fédéral a chargé l’Office fédéral de la santé (OFSP) de déterminer la manière la plus simple d’évaluer l’influence de l’environnement professionnel sur la durée de l’exercice de la profession dans les institutions des soins de longue durée. A partir de 2019, des établissements de soins de longue durée qui souhaitent améliorer l’environnement de travail de manière pertinente pourront être soutenus financièrement de manière ciblée sur la base des conclusions de cet examen.

40 000 professionnels des soins supplémentaires sont nécessaires
Selon l’Observatoire suisse de la santé, 40 000 personnes supplémentaires seront nécessaires d’ici 2025 dans le secteur des soins, dont 70%  dans le domaine des soins de longue durée. Même si la Confédération et les cantons ont réussi au cours des dernières années à augmenter considérablement le nombre de diplômés dans les professions des soins, un écart doit encore être comblé entre les besoins annuels et le nombre de diplômés, selon les données du l’Observatoire suisse de la santé 2016. Ce décalage est particulièrement important en ce qui concerne les infirmiers diplômés du niveau haute école spécialisée et école supérieure. Pour ces niveaux, le nombre des diplômés ne représente que 43% des besoins annuels. Entre 2010 et 2014, 40% des professionnels des soins nouvellement engagés étaient d’origine étrangère. Au total, ce ne sont pas moins d’un tiers du personnel soignant qui provient actuellement de l’étranger. 

Les mesures se fondent sur le Masterplan «Formation aux professions des soins» qui s’est achevé en début d’année et s’inscrivent dans le contexte de l’initiative visant à lutter contre la pénurie de personnel qualifié par une meilleure valorisation du potentiel indigène. Les besoins en personnel qualifié des institutions du domaine de la santé concernent tous les niveaux de formation. Ainsi, le Conseil fédéral a entre autres déjà décidé, dans le cadre de l’initiative susmentionnée et dans un contexte qui pourrait rendre plus difficile le recours à des compétences étrangères suite à l’acceptation de l’initiative contre l’immigration de masse, d’augmenter le nombre de diplômés en médecine humaine et de prendre des mesures en faveur de l’intégration dans le monde professionnel des personnes issues de l’immigration qui sont aptes au travail.

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